
Le financement des formations professionnelles constitue un enjeu majeur tant pour les employeurs que pour les salariés. Les entreprises sont tenues de respecter certaines obligations légales en matière de formation de leurs employés, mais elles disposent également d’options pour financer ces formations. Cet article a pour objectif d’examiner les différentes obligations et options légales en matière de financement des formations par les entreprises.
Les obligations légales des entreprises en matière de formation professionnelle
En France, les employeurs ont l’obligation de contribuer au développement des compétences de leurs salariés. Cette obligation se traduit principalement par la participation au financement de la formation professionnelle, qui est régie par le Code du travail. Les entreprises doivent ainsi consacrer une partie de leur masse salariale à la formation professionnelle continue, selon un taux fixé en fonction de leur effectif.
Pour les entreprises de moins de 11 salariés, le taux est fixé à 0,55% de la masse salariale brute. Pour celles comptant entre 11 et 49 salariés, le taux est établi à 1%, tandis que pour les entreprises de 50 salariés et plus, il s’élève à 1,68%. Il convient également de noter que certaines branches professionnelles peuvent prévoir des taux spécifiques.
Au-delà du financement, l’employeur doit également assurer l’adaptation des salariés à leur poste de travail et veiller à leur maintien dans l’emploi. Cela implique de proposer des formations en lien avec les évolutions du poste, de l’organisation ou des technologies.
Les dispositifs de financement de la formation professionnelle
Plusieurs dispositifs légaux permettent aux entreprises de financer les formations professionnelles de leurs salariés :
- Le plan de développement des compétences : il s’agit d’un outil qui recense l’ensemble des actions de formation décidées par l’employeur pour ses salariés. Ces formations peuvent être réalisées en interne ou en externe et sont financées directement par l’entreprise.
- Le compte personnel de formation (CPF) : chaque salarié dispose d’un CPF qui lui permet d’acquérir des droits à la formation. Les heures accumulées sur ce compte peuvent être mobilisées pour suivre une formation certifiante ou qualifiante, avec l’accord de l’employeur. Les formations éligibles au CPF sont financées par les organismes collecteurs agréés (OPCO) ou par le Fonds paritaire collecteur agréé (FPCA).
- L’alternance, regroupant l’apprentissage et la professionnalisation : ces dispositifs permettent aux entreprises d’accueillir des salariés en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, alternant périodes en entreprise et périodes en centre de formation. Le coût de la formation est pris en charge en partie ou en totalité par les OPCO ou le FPCA.
- La formation continue : elle concerne les formations suivies par les salariés en dehors du cadre de leur entreprise, généralement pour acquérir de nouvelles compétences ou se réorienter professionnellement. Les entreprises peuvent financer ces formations dans le cadre de leur obligation légale.
Les avantages fiscaux liés au financement de la formation professionnelle
Les entreprises qui investissent dans la formation professionnelle peuvent bénéficier d’avantages fiscaux. En effet, les dépenses engagées pour la formation des salariés sont déductibles du résultat imposable de l’entreprise. Par ailleurs, certaines aides spécifiques existent pour encourager le recrutement et la formation de publics particuliers, tels que les apprentis, les travailleurs handicapés ou les demandeurs d’emploi.
Le rôle des partenaires sociaux et des branches professionnelles
Les partenaires sociaux jouent un rôle important dans la définition et la mise en œuvre des politiques de formation professionnelle. Ils négocient notamment les accords collectifs qui fixent les obligations et les modalités de financement des formations au niveau des branches professionnelles. Ces accords peuvent prévoir des dispositifs spécifiques adaptés aux besoins des entreprises et des salariés concernés.
En conclusion, le financement des formations professionnelles par les entreprises constitue une obligation légale mais également une opportunité pour développer et maintenir les compétences des salariés. Les employeurs disposent de plusieurs dispositifs légaux pour financer ces formations et peuvent bénéficier d’avantages fiscaux. Les partenaires sociaux et les branches professionnelles ont également un rôle à jouer pour adapter les politiques de formation aux réalités du terrain.